La chapelle de Mon-Gré prenait place sous l’esplanade de l’immeuble Boulevard de Grancy 19-19A, et était complétée par une série de salles de conférences utilisées pour les besoins de la pastorale. Bien que fréquentée par un nombre important de paroissiens, elle souffrait de sa configuration étroite et de la mauvaise isolation acoustique empêchant une utilisation simultanée des salles. L’objectif du projet de transformation était d’améliorer l’accès à cette chapelle depuis l’espace public tout en l’intégrant au sein d’un véritable « centre » spirituel et culturel dédié aux habitants du quartier.
Accessible depuis le Boulevard de Grancy, le nouveau pavillon abrite un espace d’accueil lumineux et totalement ouvert sur l’extérieur. Dédié à la rencontre et à l’échange, il constitue une transition naturelle entre l’espace public et les espaces du niveau inférieur, accessibles par un grand escalier ouvert en galerie. Ce dispositif permet de faire entrer une grande quantité de lumière dans les salles de réunion dans lesquelles se dérouleront des activités en lien avec la spiritualité et l’écoute.
Les visiteurs descendant l’escalier devinent la présence d’un mur arrondi qui les guide jusqu’à la nouvelle chapelle. À l’intérieur de celle-ci, l’espace est modulé de façon à s’intégrer dans un cercle délimité par les murs latéraux et souligné par la différence de matériaux et de hauteur. Cette géométrie symbolique contraste avec l’orthogonalité des espaces profanes du centre. En son cœur, le plafond de la chapelle se soulève pour laisser rentrer la lumière provenant de l’est. Sur cette façade, l’œuvre des artistes verriers Daniel Stettler et Emilia Eckel juxtapose des compositions de verres acidés et peints à la main, qui ont été introduits à l’intérieur des nouveaux vitrages isolants. À la manière de vitraux, cette installation crée à l’intérieur de la chapelle une ambiance tamisée et propice au recueillement tout en révélant sa présence depuis l’extérieur.
Suspendue au-dessus du pavillon, la toiture du bâtiment se développe librement selon une géométrie à facettes suggérant les plis d’une « cape » (ce mot étant à l’origine du mot « chapelle ») et abritant symboliquement les espaces de l’EMZ. Depuis l’extérieur, elle se soulève en différents endroits en fonction des espaces positionnés dessous et du contexte immédiat : depuis la rue, pour accueillir les visiteurs et signaler la présence d’un espace sacré, et en façade ouest, pour faire entrer le maximum de lumière dans l’étage intérieur. L’image de légèreté véhiculée par cette toiture fait écho aux citations de l’abbé Maurice Zundel : « la Foi est légèreté », et « la Foi n’est pas oppressante ».